L’Est républicain du 26 décembre publie un courrier de Paul,
un chômeur de Montbéliard, scandalisé par les déclarations de Longuet
sur les chômeurs « qui ont des poils dans la main ».
Evoquant sa carrière chez Peugeot Outillage Électrique, la défunte
filiale du groupe PSA, il écrit écrit à l’ancien président de la région
Lorraine : « J’ai perdu mon emploi et ma santé dans cette affaire,
victime d'un premier infarctus. Tous les spécialistes, les fins
analystes, les politiciens avertis parlent d'améliorer la compétitivité
des entreprises. Or, une boîte qui baisse ses prix de revient embauche
le moins de personnel et le plus de robots possible. »
Paul a ensuite accepté un travail en fonderie. « Sorti de mon labo d'essai, je ne vous explique pas mon arrivée dans le bruit, la poussière et la chaleur. » Sept ans se sont ainsi écoulés en intérim. Nouvel infarctus,
« alors que j'étais suivi par un cardiologue, que je ne fumais plus, ne
buvais plus et mangeais sans graisse animale. Deux de mes collègues
sont morts avant la retraite. Vous parlez de travailler plus longtemps,
mais pour cela faudrait-il encore avoir du boulot ! Ne me dites pas
qu'il y a cinq millions de fainéants en France ! Je ne sais pas si vous
comprenez bien, mais je prends vos remèdes au chômage comme une
insulte... »
Longuet a répondu qu’il avait travaillé en moyenne 70 heures par
semaine ces 40 dernières années. Comme si un « travail » de sénateur se
comparait à celui d’un ouvrier de fonderie ! Et il se vante d’avoir
contribué à créer en Lorraine « plusieurs milliers d’emplois privés ». Mais alors pourquoi diable le chômage bat-il tous les records ? Pour répondre, Longuet doit avoir un poil sur la langue...