Le Pen en avait rêvé, Sarkozy l'avait promise, eh bien Hollande l'a fait ! En décidant d'inscrire la déchéance de la nationalité pour les binationaux nés en France coupables d'actes de terrorisme dans la Constitution, comme il s'y était engagé lors de la réunion du congrès à Versailles, Hollande fait, en cette fin d'année, un calcul bassement politicien.
Cette mesure, marquée à droite, a toujours été dénoncée par la gauche comme une violation du droit du sol et du principe d'égalité. Elle crée des Français de seconde catégorie, ceux nés en France mais qui ont une seconde nationalité de par leurs origines, qui auraient à « mériter » d'être Français, quand les Français « de souche » n'ont eu qu'à se donner le mal de naître ici. Elle jette la suspicion vis-à-vis des immigrés en entretenant l'amalgame entre eux et les terroristes.
Tout le monde en convient : la déchéance de la nationalité ne dissuadera aucun terroriste. Elle est, sur le plan sécuritaire, complètement inefficace. Et Hollande lui-même le dit, c'est un « symbole ».
Ce serait, d'après Hollande « le symbole de l'unité nationale » puisqu'un gouvernement dit de gauche reprendrait à son compte une mesure de droite. Hollande donne un coup de pied de l'âne à Sarkozy, qui avait brandi la déchéance de la nationalité en 2010 sans jamais la mettre en place, mais il parle « d'unité nationale » ! C'est tout l'art de politiciens tels que Hollande que de transformer une mesure et une manœuvre politicienne en vertu politique.