mardi 13 octobre 2015

Avec les manifestants de Turquie et les victimes de l’attentat d’Ankara

Les victimes de l’attentat d’Ankara, qui le 10 octobre a fait plus de cent morts et 500 blessés dont certains très gravement, étaient venues de toute la Turquie pour manifester à l’appel de syndicats et d’organisations de gauche, contre la guerre que le pouvoir politique mène au Kurdistan. Il fait suite à deux attentats du même type organisés ces derniers mois contre des manifestants de gauche ou des autonomistes kurdes.

Si ces attentats sont très probablement à attribuer à l’organisation Etat islamique ou à ses émules en Turquie, ils mettent aussi en accusation l’Etat turc et le gouvernement Erdogan. Ceux-ci, en fonction de leurs propres calculs, ont favorisé sur leur territoire le développement des activités de l’organisation Etat islamique, aboutissant à une complicité de plus en plus ouverte entre cette organisation et la police elle-même. Loin de combattre réellement les djihadistes, le pouvoir turc se sert de leurs actions, voire les manipule pour pouvoir pratiquer l’amalgame, dirigeant ses coups en priorité contre les guérillas kurdes au nom de la lutte contre « le terrorisme » en général. On ne saura peut-être jamais si l’attentat d’Ankara doit être attribué à l’extrême droite, aux services parallèles de l’Etat ou à une de ces organisations dites djihadistes dont le développement a été favorisé par le pouvoir turc, mais aussi par les gouvernements des pays occidentaux, dont la France. Il confirme en tout cas que cette situation représente un danger croissant pour les militants de gauche, les militants syndicaux et les travailleurs en général, en Turquie comme dans tout le Proche et le Moyen-Orient.

Lutte ouvrière partage l’émotion et la douleur de tous ceux qui ont été touchés par cet ignoble attentat. Elle exprime sa solidarité et son soutien à tous ceux qui, en Turquie et dans la région, luttent pour la défense de leurs droits menacés par l’obscurantisme, par les manœuvres des gouvernements locaux et par les conséquences des interventions des gouvernements impérialistes, y compris le gouvernement français.