lundi 30 juin 2014

Lutter contre le chômage commence par interdire les licenciements

En 2013, le gouvernement s’était fixé pour objectif « l’inversion de la courbe du chômage ». Sur les 24 mois de présidence Hollande, il y a eu 1 mois de baisse et 23 mois de hausse. Désormais, il ne vise plus que sa « stabilisation » et le ministre du Travail a décidé de ne plus commenter les chiffres mensuels de Pôle emploi.

Avec 31 500 chômeurs de plus en février, 1 600 en mars, 11 000 en avril, 25 000 en mai, le gouvernement reconnaît 5 millions de chômeurs, toutes catégories confondues, un niveau jamais atteint.

Valls assure que « le chômage n’est pas une fatalité ». Mais, à partir du moment où il soutient les licencieurs, le chômage ne peut qu’augmenter.

Il y a tout un cinéma autour du chômage des séniors, comme s’il s’agissait d’un nouveau « phénomène social ». Mais les séniors, de plus en plus nombreux à Pôle emploi, ne viennent pas de la planète Mars. Ce sont des anciens de Moulinex, de Continental, de Peugeot, des abattoirs Gad, des Trois Suisses, sans parler de ceux licenciés d’entreprises plus petites.

Le gouvernement prétend aussi s’occuper du chômage des jeunes. Stages, apprentissages, formations, emplois aidés… les mesures sont légion. Pour peu qu’ils se donnent la peine de monter des dossiers, les patrons peuvent se payer des jeunes pour pas cher.

Il n’empêche ! Le nombre d’emplois disponibles diminue dans toutes les entreprises, privées comme publiques. Les 30 000 postes que la SNCF a supprimés en dix ans, les milliers supprimés chaque année à La Poste et dans la fonction publique, correspondent à autant de jeunes au chômage.

samedi 28 juin 2014

les riches de plus en plus riches


Le journal « Capital » vient de publier le classement des cent plus grosses fortunes françaises. En 2014, en moyenne, ces fortunes ont grossi de + 10% en un an.

Mais on peut noter par exemple que Martin Bouygues, principal actionnaire d’Alstom, à qui l’Etat va faire un cadeau de plus de deux milliards d’euros, dans le cadre de la reprise d’Alstom par General Electric, n’est que 22ème dans ce classement, avec une fortune de 2,03 milliards d’euros et une augmentation de + 53, 8 %, (+700 millions d’euros, en un an).

La famille Peugeot, c’est encore pire, elle n’est que 28ème, avec une fortune de 1, 82 milliards d’euros, en augmentation de +116, 7 % (près de un milliard d’euros en un an).

Les pauvres !!! Heureusement que l’Etat a décidé de les aider.

mardi 24 juin 2014

PSA Mulhouse - partager le travail

Chez Peugeot à Mulhouse, les travailleurs de la chaîne de montage de la Citroën C4 sont en chômage technique pendant 6 jours à partir d'aujourd’hui, avec comme conséquence une perte de salaire.

Ceux qui travaillent juste à côté, sur la chaîne de la Peugeot 2008, enchaînent eux les semaines de 6 jours de boulot, soit 47 heures de présence à l’usine. Une organisation de la production complètement aberrante !

Réparti le travail entre tous, sans baisse de salaire, pour faire que chacun ait un emploi et un revenu et qu’il n’y en ait pas qui sont contraints à l’inactivité pendant que d’autres s’essoufflent à courir, il faudra l’imposer. 

C’est une nécessité.

lundi 23 juin 2014

Le gouvernement n'en a pas fini avec les grèves

    Après 11 jours de grève et face à un gouvernement décidé à passer en force, les cheminots sont en train de reprendre le travail. Mais ils continuent de dénoncer, à juste titre, la réforme ferroviaire qui sera sans doute adoptée ce mardi à l'Assemblée nationale.

    Les députés du PS la voteront comme un seul homme. Ils prétendront même avoir "entendu" les cheminots en adoptant les quelques amendements des députés d'Europe écologie-les Verts et du Front de gauche.

    Ces derniers, à moitié dans l'opposition, ont affirmé que, grâce à eux, la réforme est devenue meilleure et que les cheminots ont des garanties. Qu'ils votent pour ou contre n'y change rien, ils ont déjà apporté leur soutien au gouvernement.

    Celui-ci pourrait même trouver des voix jusque dans les rangs de droite. Autant dire que le vote de cette réforme sera une formalité.

    Mais Hollande ne l'emportera pas au paradis. Face aux grévistes, le gouvernement s'est montré aussi dur qu'aurait pu l'être un gouvernement de droite. Aussi calomnieux et anti-ouvrier qu'il est servile et favorable au patronat.

samedi 21 juin 2014

Peugeot Vesoul : une participation qui ne fait pas sourire

La participation chez PSA, qui varie de 5 à 20€, a été ressentie comme une véritable provocation par les salariés. Comme le disent des ouvrières de l’atelier couture d’où le mouvement est parti : « on ne fait pas l’aumône ». Elles ont proposé avec le soutien de la CGT de faire un don à l’association « Enfance et sourire » de Vesoul.

Un chèque de 1 500 € a été remis à l’association en présence de la presse.

L’occasion de dénoncer les conditions de travail et de salaires chez Peugeot et une marque de solidarité ouvrière bien appréciée.

mardi 17 juin 2014

PSA Mulhouse : un acte désespéré dans une situation révoltante

Vendredi 13 juin dernier, un agent de maintenance de l’usine automobile de PSA de Mulhouse s’est pendu sur son lieu de travail. Il avait 35 ans.

Nous ne connaissons pas les raisons précises qui ont pu pousser cet ouvrier à commettre ce geste désespéré. Mais le simple fait de mettre fin à ses jours dans son atelier est déjà une déclaration. Il était affecté dans un service en sous-effectif. Mais surtout, les conditions de travail se dégradent partout dans l’usine de mois en mois : cadences qui accélèrent et suppressions de postes, travail le samedi et jours de chômage, pression sur le choix des vacances, overtime.

Alors on ne peut qu’être triste à cette nouvelle, mais aussi révolté par un patronat de plus en plus dur et avide. Et ce qu’on peut souhaiter, c’est que les travailleurs, au lieu de retourner pour certains leur violence contenue contre eux-mêmes, la tournent tous ensemble contre les responsables de la situation.

lundi 16 juin 2014

Nous sommes tous des cheminots


Depuis mercredi, des dizaines de milliers de cheminots sont en grève contre la réforme ferroviaire. Ce que le gouvernement présente comme une réunification salutaire entre la SNCF et RFF n’est qu’un « plan de compétitivité » destiné à réaliser des milliards d’économies sur le dos des usagers et des cheminots en vue de la privatisation de la SNCF.

Pour les cheminots, elle se traduira par plus de flexibilité, par des jours de congés en moins, par le blocage de leurs salaires et des suppressions d’emplois. Les cheminots disent non, ils ont raison.

Le gouvernement a choisi l’épreuve de force. « Il faut que cette grève s’arrête », ont ordonné Hollande et Valls. Cuvillier, le secrétaire d’État aux Transports, a même accusé les cheminots d’être des « incendiaires ». Comme les grévistes de l’usine d’Aulnay-sous-Bois avaient été accusés par les dirigeants de Peugeot d’être des « casseurs », voilà que c’est le tour des cheminots.

Cette fois, ce n’est pas une grande famille bourgeoise qui manifeste sa rage, mais un gouvernement PS. En se montrant aussi autoritaire contre les grévistes qu’il est à plat ventre devant les patrons, il apparaît sous son vrai jour.

« Il en va de la sauvegarde de la SNCF et de sa modernisation », se défendent les ministres. Mais de Peugeot à La Poste en passant par La Redoute ou par Bouygues Telecom, on sait ce que cachent les mots de « modernisation » ou « restructuration » : une régression et des attaques contre l’emploi et les conditions de travail.

On peut être usager de la SNCF et touché par la grève, on n’en demeure pas moins un ouvrier ou un employé qui mesure les conséquences de ces reculs, pour les subir soi-même.

vendredi 13 juin 2014

Vive la grève des cheminots !


Depuis mardi 10 juin, des dizaines de milliers de cheminots sont en grève, à l’appel des syndicats CGT, Sud et FO. C’est une grève massive et profonde. Les cheminots refusent une réforme ferroviaire qui vise à réaliser des milliards d’économies sur leur dos, en particulier en augmentant la durée du travail au détriment de leur sécurité et celle des usagers afin de garantir le maximum de profits à l’arrivée du patronat privé dans le transport des voyageurs.

Cette réforme est un véritable « plan de compétitivité » qui va se traduire par de nouveaux reculs de leurs conditions de travail alors qu’ils n’en peuvent déjà plus des suppressions d’effectifs, de la flexibilité, du blocage des salaires, de la course à la productivité et de son cortège de stress et d’épuisement.

Les dirigeants de gauche comme de droite, qui jugent cette grève « inadmissible » parce qu’elle « paralyse des millions de Français » sont des hypocrites, qui se moquent bien du confort des voyageurs au quotidien. Car ces attaques contre les cheminots contribuent à dégrader toujours plus les conditions de transport des usagers. Rien que pour cela, le combat des cheminots est le combat de tous.

Mais il l’est plus encore car les usagers sont d’abord des travailleurs qui subissent les mêmes attaques sur leurs conditions de travail et leurs salaires que celles rencontrées par les cheminots. La presse aux ordres attaque les cheminots et les présente comme des privilégiés, parce que ceux-ci résistent à l’offensive du patronat et du gouvernement.

Alors, oui, espérons que les cheminots ouvrent la voie ! Vive la grève des travailleurs du rail !

Nathalie Arthaud

jeudi 12 juin 2014

PSA Sochaux : se souvenir de la répression

Ce 11 juin, comme tous les ans, des dizaines de travailleurs se sont donné rendez-vous, à l’appel de la CGT, à la porte des usines Peugeot de Sochaux. Ils ont rendu hommage aux deux ouvriers tombés sous la charge des CRS le 11 juin 1968, Pierre Beylot et Henri Blanchet.

Alors que des millions d’ouvriers étaient en grève dans le pays, Peugeot et le gouvernement ont lâché leurs chiens. Dans la nuit du 10 au 11 juin, des centaines de CRS et de gardes mobiles ont attaqué les piquets de grève avec une brutalité inouïe, à coups de matraques et de grenades lacrymogènes. Les affrontements ont duré toute la journée, la direction Peugeot et le préfet refusant de retirer les CRS.

Le bilan de cette journée, deux morts et 152 blessés, est l’illustration de la sauvagerie avec laquelle les patrons et les gouvernements qui les servent défendent leur système et leurs profits.

mercredi 11 juin 2014

Des marchands d’illusions particulièrement dangereux

Le Pen, le père, vient de commettre une nouvelle déclaration antisémite. Sa saillie a déclenché des réactions même parmi les dirigeants du Front national tant cette déclaration colle mal à l’image respectable que Le Pen, la fille, essaie de donner.

Marine Le Pen, elle-même, condamne « la faute politique » de son père. Elle ne lui reproche pas son antisémitisme et son racisme, elle lui reproche de les exprimer tout haut.

On pourrait penser que le père fondateur du FN devient bien encombrant pour Marine Le Pen dont l’ambition affichée est de casser l’UMP et de reconstruire la droite autour de sa personne.

Marine Le Pen est une démagogue qui adapte son discours à ses besoins électoraux. Pour ratisser le plus large possible, elle ne s’adresse plus seulement aux petits patrons réactionnaires. Elle cherche l’oreille des chômeurs, des ouvriers ou des retraités, en parlant pouvoir d’achat, chômage.

C’est de la démagogie électorale car le FN n’a rien contre le patronat, rien contre ses dividendes, ses profits, rien contre les bas salaires qu’il impose. Pour Marine Le Pen, ce ne sont pas les capitalistes, la concurrence et la course à l’accumulation qui sont responsables de la crise. Ce sont les étrangers, des travailleurs comme nous tous, qu’elle accuse de causer le chômage et la misère !

En réalité, le père et la fille se partagent le travail. Le noyau dur de ce parti est à l’image de Le Pen père, ancien parachutiste et tortionnaire de la guerre d’Algérie, fervent de l’OAS.

La gauche, le PS comme le PC, porte une responsabilité écrasante dans le fait que le FN trouve un écho même dans les classes populaires où beaucoup se disent que « ceux-là, on ne les a encore jamais essayés ».
Le PS et le PC prêchent aux travailleurs depuis des dizaines d’années la seule perspective électorale comme moyen de changer leur vie. Mais chaque fois que la gauche est passée au pouvoir, elle a renié même le peu de promesses qu’elle avait fait aux classes populaires, pour mener au gouvernement une politique exigée par la bourgeoisie.

mercredi 4 juin 2014

PSA Sochaux : non aux heures supplémentaires imposées

À Sochaux, Vendredi soir 30 Mai, plus de cent cinquante travailleurs ont débrayé contre le « nouveau contrat social  » du patron qui vise à instaurer des journées et des semaines de travail à rallonge, des pauses plus courtes etc...

Et en particulier en rajoutant des heures supplémentaires le soir.

Cela vient après qu’une partie de la production de Mulhouse ait été transférée à Sochaux.
Il n’y a aucune raison que les ouvriers travaillent plus. Il faut partager le travail entre les sites.

mardi 3 juin 2014

Reprenons confiance dans notre force collective

Après l’affaire Cahuzac, la caste politique avait promis qu’on ne l’y reprendrait plus. Le soleil de la transparence et de l’exemplarité allait briller sur la vie politique ! Il y avait bien quelques vieilles affaires à purger, celles des Guérini à Marseille, de la fédération du Nord – Pas-de-Calais pour le PS, les affaires Dassault, Balkany, Guéant pour la droite, mais tout cela était du passé, nous avait-on dit.

Et l’on apprend que l’UMP a mis en place un système de fausses factures avec la société Bygmalion pour la bagatelle d’au moins 11 millions d’euros. Que cela serait lié à l’explosion du plafond légal des dépenses de campagne de Sarkozy. Que lui-même ni Copé n’en savaient rien.

Pour qui nous prennent-ils ? Il y a de quoi être dégoûté par ces politiciens aussi dénués de scrupules qu’arrivistes. Mais l’écœurement vis-à-vis de la politique a des racines plus profondes encore.

Les dirigeants socialistes parlent de « crise de confiance », comme si la faute en incombait aux électeurs de gauche qui ne comprendraient pas la situation et seraient impatients.

Mais qui s’est fait élire sur la promesse de faire la guerre à la finance, avant d’étouffer les travailleurs sous les impôts pour payer ces mêmes financiers ? Qui avait promis d’empêcher les licenciements, comme à Florange, et a aidé les licencieurs ?

dimanche 1 juin 2014

Le FC Sochaux à vendre

Les supporters du FC Sochaux n’avaient pas encore digéré la descente en ligue 2 du club que son propriétaire la famille Peugeot annonçait qu’il était à vendre, en totalité ou partie. Cette famille capitaliste, comme d’autres, considère que tout s’achète, se vend et que tout est une question de prix.

Les élus au service de Peugeot avaient pourtant offert au club un stade tout neuf, et un public nombreux se pressait aux matchs. Peu importe, après s’être servi du club pour son paternalisme, la richissime famille Peugeot a semble-t-il décidé d’aller placer les millions du club dans l’économie de casino.

Rien n’échappe à la loi du fric dans cette société capitaliste.