mardi 22 août 2017

Refuser la barbarie des terroristes et celle du capitalisme

    14 morts et 120 blessés à Barcelone et Cambrils jeudi dernier ; 12 à Londres en mars et juin ; 22 à Manchester en mai ; 5 à Stockholm en avril ; 12 à Berlin en décembre à l'occasion du marché de Noël ; 86 à Nice le 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais... Les attentats se suivent et se ressemblent. Et c'est à chaque fois la même sidération face à l'horreur, la même émotion face à ces vies brisées et... les mêmes discours hypocrites des chefs d'État qui se posent en défenseurs de la liberté et de la paix contre la barbarie.

    Mais ces attentats ne surviennent pas dans un ciel serein. Ils rappellent ceux qui frappent quasi quotidiennement en Irak et en Afrique - le dernier en date, à Ouagadougou au Burkina Faso ayant fait 18 morts -, et ils répondent à la guerre conduite par les grandes puissances au Moyen-Orient.

    Ces attentats sont odieux et barbares, mais les bombardements de la coalition menée par les États-Unis comme ceux de la Russie sur Mossoul, Alep ou Raqqa ne le sont pas moins. Combien de civils, d'enfants, de femmes et d'hommes innocents enterrés sous les décombres des quartiers rasés de ces villes martyres ?

    Les dirigeants des grandes puissances veulent se donner le beau rôle mais quand il s'agit de défendre leur domination, ils n'hésitent pas à piétiner les vies humaines et surtout, ils portent l'écrasante responsabilité du chaos dans lequel nous nous enfonçons.

    Ce sont leurs manoeuvres et leurs coups tordus qui ont enfanté les monstres qu'ils dénoncent aujourd'hui comme des dangers pour l'humanité. Al Qaïda fut fondée par Ben Laden, que les États-Unis finançaient en Afghanistan dans leur guerre contre l'Union soviétique. Et Daech est le fruit pourri de la guerre anglo-américaine menée en Irak à partir de 2003.

    Les chefs d'État occidentaux veulent se servir du dégoût légitime que provoquent les attentats pour nous faire approuver leurs interventions guerrières. Leurs appels incessants à l'unité nationale contre le terrorisme visent à nous souder derrière leur politique impérialiste. Il ne faut pas marcher dans cette tromperie.

    Une victoire militaire sur Daech est tout à fait probable. Et après ? L'impérialisme est incapable d'assurer des relations entre les peuples, entre les ethnies et entre les religions sans recourir à l'oppression. Toute l'histoire du Moyen-Orient est marquée par les rivalités des grandes puissances pour la colonisation et le pétrole et cela ne cessera pas avec l'élimination de telle ou telle bande armée.

    L'impérialisme est basé sur l'exploitation et le pillage. Il se nourrit des inégalités et de la pauvreté. Il engendre et exacerbe les rivalités entre les pays.

    Il n'est qu'à voir les coups de menton de Trump contre la Corée du Nord, qui est allé jusqu'à menacer de déchaîner le « feu et la fureur » sur ce pays de 25 millions d'habitants, évoquant même la possibilité de faire usage de l'arme nucléaire, pour comprendre que se mettre à la remorque de la politique des grandes puissances nous mène droit à la catastrophe.

    Le monde est devenu une poudrière. Les rivalités impérialistes entre les États-Unis, la Russie ou encore la Chine, la domination que ceux-ci veulent préserver sur les régions plus pauvres de la planète créent un climat de plus en plus guerrier dont personne ne peut dire où il va nous mener.

    Aujourd'hui, les principales victimes du chaos engendré par l'impérialisme sont des Syriens, des Erythréens, des Soudanais, des Maliens, des Afghans. Ils fuient pour beaucoup les régions dévastées par les bandes armées, la misère, voire la famine qui s'en suit. Demain, ce peut être nous.

    Sans remettre en cause les fondements du capitalisme et la domination de l'impérialisme, aucun des problèmes qui se posent aujourd'hui à l'humanité ne peut être résolu, ni le risque d'une guerre généralisée, ni le terrorisme, ni la crise économique ou écologique.

    Mais l'humanité n'est pas condamnée à subir un ordre social aussi injuste qu'inégalitaire et fou. Un autre monde est possible. Il faut qu'un parti mette en avant cette perspective sans quoi la situation ne peut que pourrir sur pied.

    Face à la barbarie de la société actuelle, il est essentiel qu'il y ait des femmes et des hommes pour défendre autour d'eux, dans les entreprises et dans les quartiers populaires la perspective de changer de fond en comble la société.

    Renverser la propriété capitaliste et mettre en commun les moyens de production sont une nécessité pour mettre fin à l'exploitation de la majorité par une minorité et pour qu'enfin les immenses possibilités que recèle la société fassent progresser le sort de tous les peuples de la planète.