La rentrée a donné le coup d'envoi de la campagne présidentielle. À droite, tous les candidats se sont jetés dans l'arène de la primaire. Les sorties de Fillon contre les « mis en examen » et « ceux qui ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs » visent ouvertement Sarkozy et marquent le début du pugilat.
Les responsables de droite en appellent à s'abstenir de toute attaque personnelle et demandent un débat d'idées. Mais cette primaire ne peut être qu'un combat de coqs puisque sur le fond, ils partagent les mêmes idées.
Ils sont tous d'accord pour reculer encore l'âge de la retraite. D'accord pour considérer que les salariés ne travaillent pas assez et qu'il faut mettre fin aux 35 heures. D'accord pour dire que les fonctionnaires sont trop nombreux, et les chômeurs trop bien traités. D'accord pour baisser les impôts patronaux et faire reculer les services publics.
Leurs différences sont purement tactiques. Juppé parie sur un rassemblement du centre et de la droite. Sarkozy, lui, veut exploiter la peur des attentats, les amalgames et les préjugés contre les musulmans et les immigrés en renchérissant dans les domaines sécuritaire et identitaire.
Pour mieux flatter l'électorat qui lorgne vers le FN, Sarkozy a intégré dans son programme l'intégralité de celui de Le Pen. Il se positionne, entre autres, pour la suspension du regroupement familial, pour la remise en cause du droit du sol, pour l'interdiction du voile dans l'espace public, et même pour une loi contre le burkini. Comme si la lutte contre le terrorisme dépendait de l'interdiction de cette tenue de bain !