Le tueur de Nice était-il un déséquilibré aux pulsions morbides ou un radicalisé de fraîche date ? S'est-il réellement inspiré des appels au meurtre du groupe État islamique ? On ne le saura peut-être jamais et cela ne change rien.
Qu'il l'ait voulu ou non, son acte a pris une signification politique parce que foncer dans une foule, écraser enfants, femmes, hommes en voulant faire le plus de morts possible, correspond à la politique voulue par Daech qui a d'ailleurs fini par revendiquer l'attentat.
Cette organisation terroriste veut dresser un mur de haine dans la population. Elle mise sur les frustrations, les injustices et le racisme qui existent dans le pays pour recruter. Et qu'entend-on du côté du FN et de la droite ? Des propos à l'emporte-pièce et des amalgames entre les attentats, l'islam et l'immigration qui vont exactement dans le sens recherché par Daech.
Il est stupide et répugnant d'opposer les immigrés ou les musulmans à la population dite « française » quand on sait qu'à Nice, le terroriste a frappé indistinctement, sans faire cas de la religion ou de l'origine de ceux qui étaient sur sa route.
Le Pen avec son obsession anti-islam, Sarkozy avec son « identité nationale », jusqu'à Hollande et Valls qui prônaient il y a peu la déchéance de nationalité pour les binationaux, tous ont contribué à alimenter un climat délétère. D'une manière ou d'une autre, ils ont tous défendu l'idée qu'il fallait plus de frontières et moins d'immigration.
Les réflexions racistes, les appels aux immigrés à « rentrer chez eux » qui s'expriment ouvertement depuis l'attentat sont la conséquence de la démagogie passée et présente de ceux qui se prétendent des « responsables politiques ».