lundi 11 mai 2015

Non aux démagogues racistes et xénophobes !

Robert Ménard, le maire d’extrême droite de Béziers, s’est vanté avoir compté les élèves musulmans de sa commune à partir des prénoms des enfants scolarisés, quand bien même la loi l’interdit. Face aux menaces judiciaires, il nie désormais avoir fiché les enfants. Mais alors, comment est-il parvenu au nombre de 64,6 % ?

Ce comptage nous renvoie aux pratiques du régime de Pétain. Il n’était alors pas question d’enfants musulmans, c’étaient les enfants juifs qui étaient comptés et forcés de porter l’étoile jaune, et on sait que cela a mené aux camps de concentration et à la mort.

Affirmer qu’il suffit d’un prénom pour déduire la religion, l’origine, la nationalité d’une personne et sa supposée dangerosité - puisque c’est de cela dont il s’agit - relève du racisme primaire. Et dire que ces enfants nés en France et dont la plupart des parents sont eux-mêmes français représentent un « problème », c’est distiller le poison mortel de la xénophobie.

Les provocations de Ménard et sa politique discriminatoire donnent une idée du danger que représenterait un gouvernement d’extrême droite.

Il ne s’agit pas d’un dérapage individuel. Ménard a reçu le soutien inconditionnel du Front national et il profite comme tous ceux de son espèce d’un climat politique de plus en plus malsain.

Au lendemain des attentats de janvier, toute la classe politique s’était répandue en discours de tolérance. Il ne fallait pas avoir peur, ne pas tomber dans la provocation communautariste tendue par les terroristes. Aujourd’hui, les dirigeants du FN et de l’UMP s’adonnent aux amalgames, rivalisent en attaques contre les immigrés et en insinuations contre les musulmans pour capter les faveurs de l’électorat le plus raciste et le plus réactionnaire



Quand le député-maire UMP de Nice, Estrosi, déclare qu’il y a en France des « cinquièmes colonnes » islamistes et qu’une « troisième Guerre mondiale » est déclarée à « la civilisation judéo-chrétienne », il reprend le discours du FN.

Sous prétexte de défendre la laïcité, l’UMP et le FN veulent chasser de l’espace public les signes religieux… musulmans. Car il n’est bien entendu jamais question des cathédrales et des églises à l’ombre desquelles les villes et les villages du pays se sont construits. Habitudes alimentaires, vêtements, ils se saisissent de toutes les différences pour les exagérer et les transformer en dangers. Ils voudraient rallumer les guerres de religion qu’ils ne s’y prendraient pas autrement !

L’UMP et le FN mettent en avant la laïcité, c’est-à-dire un principe progressiste selon lequel la religion n’a pas à régenter la vie sociale. Mais ce n’est pas pour favoriser « le vivre-ensemble », comme ils disent hypocritement, mais pour flatter les préjugés xénophobes, pour diviser les travailleurs et exclure.

Leurs professions de foi « républicaines » jouent le même rôle. En rebaptisant l’UMP « Les républicains », Sarkozy s’apprête à nous refaire le coup de l’« identité nationale » alors que l’identité de la France est justement d’être un vieux pays d’immigration, un pays où une personne sur quatre a des parents ou des grands-parents italiens, portugais, polonais, algériens, marocains, tunisiens, maliens, sénégalais...

L’extrême droite et la droite cherchent à exciter les haines et les peurs, elles sont les responsables directs de la montée xénophobe à laquelle on assiste et qui rend l’air de plus en plus irrespirable. Mais dans un autre genre, les appels à l’unité nationale chers au gouvernement socialiste représentent un piège aussi dangereux pour les travailleurs. C’est celui de l’alignement derrière les intérêts de nos propres exploiteurs.

Qu’y a-t-il de commun entre un ouvrier de Peugeot qui n’arrive pas à boucler ses fins de mois et son ex-PDG Varin qui s’est octroyé un complément de retraite de 300 000 € par an ? Qu’y a-t-il de commun entre les 2200 salariés de Mory Global licenciés et les actionnaires qui se sont enrichis sur leur dos !

Contre les tentatives de la droite de diviser les travailleurs et contre la politique de soumission au patronat prêchée par Hollande, les travailleurs doivent réaffirmer qu’il y a deux classes, celle des exploités et des exploiteurs. Qu’il faut que le camp des travailleurs reste uni contre les exploiteurs.

Aux mots creux de « République » et « d’unité nationale », les travailleurs ont à opposer leurs valeurs ouvrières, celles de la solidarité et de la lutte contre l’exploitation capitaliste, pour l’émancipation de tous. À l’identité nationale, les travailleurs, français ou étrangers ont à opposer leur identité de travailleurs exploités, leur conscience de classe et l’internationalisme.