dimanche 27 avril 2014

article de l'est républicain du 27 avril 2014


« Une guerre contre les classes populaires »
Claire Rocher, candidate pour le Grand Est, et Nathalie Arthaud, porte-parole nationale de LO. Photo ER
Belfort. Claire Rocher, la tête de liste Lutte ouvrière pour le Grand Est, était à Belfort, hier soir, en compagnie de Nathalie Arthaud, porte-parole nationale du parti trotskiste.
Les dernières affiches de Lutte ouvrière donnent le ton : l’ennemi est à Matignon et se nomme Manuel Valls. « Valls veut cogner encore plus vite, encore plus fort. Ces 50 milliards, ce ne sont pas des économies. Pour nous, ce sont des sacrifices  », assène Nathalie Arthaud. « C’est un gouvernement de combat contre les travailleurs. Il s’agit de faire les poches des classes populaires pour trouver les 38 milliards promis aux patrons », poursuit Claire Rocher, infirmière au CHU de Dijon, en décrivant le PS au pouvoir comme des agents de « la bourgeoisie, qui a décidé de profiter de la crise pour récupérer ce qu’on avait pu obtenir comme petits moyens de respirer jusqu’ici  ».
A Belfort, l’actualité, évidemment, se nomme Alstom, avec une réunion décisive annoncée pour aujourd’hui au sommet de l’Etat. Nathalie Arthaud écarte d’un revers de main le patriotisme économique prôné par Jean-Pierre Chevènement ou Arnaud Montebourg : « En France, General Electric emploie autant qu’Alstom. L’argent et les intérêts des capitalistes n’ont pas de nationalité. Dans ce monde, les travailleurs se retrouvent comme des pions dans un jeu de Monopoly, à être achetés, vendus, loués, sacrifiés... », lâche Nathalie Arthaud.
« Le repli n’est pas une solution  »
La ligne de LO pourrait se résumer en une phrase : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ».
Le parti trotskiste ne croit pas aux frontières et crie à l’imposture en évoquant ceux qui prônent le repli national : « Ce n’est pas parce que vous enfermez le loup dans la bergerie que vous avez réglé le problème. Les Etats, les responsables politiques, sont soumis au pouvoir de la bourgeoisie et du patronat. Ce n’est pas en mettant des frontières dans les têtes des gens que vous effacerez cela. Pour nous, d’ailleurs, moins il y a de frontières mieux c’est. Il faut que les travailleurs se mettent ensemble pour pouvoir résister ».
L’Europe n’est donc que le même problème à une plus grande échelle : « Elle est construite sur du sable et n’est destinée qu’à servir les marchands et la finance. Nous ne sommes ni pour ni contre l’euro, mais pour l’augmentation des salaires. Cela n’allait pas mieux lorsque nous étions payés en francs. Les salaires étaient déjà insuffisants », développe la porte-parole de LO qui se considère sur « la ligne de front du combat mené actuellement contre les classes populaires »
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Philippe PIOT